Les Activités d’Energy Assistance.


Par Michel de Ligne,
Managing Director.


« Energy Assistance » génère de l’énergie humanitaire. C’est une idée lancée avec enthousiasme par des membres de « Tractebel », qui se sont regroupés en association afin de concrétiser des projets d’électrification, en apportant leur expertise, au profit des plus démunis de la planète.
Nous sommes tous d’accord sur le fait que les O.N.G. actives dans l’éducation, la formation, la santé, les investissements et les activités économiques rentables et productives de richesses, sont une nécessité vitale. Les O.N.G., vu leur connaissance du terrain, sont à même d’identifier les besoins, et de faire appel aux entreprises pour les satisfaire, et donc inscrire cette démarche dans le développement durable.
L’électricité est un bien essentiel à la base de tout développement. On a souvent constaté que la fracture sociale est parfois telle dans beaucoup de cas qu’un des éléments capable de la combler est le partenariat O.N.G. – Entreprises locales. C’est là qu’intervient « Energy Assistance » en apportant l’énergie de base adéquate, adaptée à la siutation de chaque communauté.
L’idée de réaliser des projets dans des pays où le Groupe est solidement implanté est valable car elle assure la pérennité de nos projets.
Nous sommes là pour apporter une réponse dans le domaine des soins de santé, de la subsistance et de l’éducation, trois éléments qui résument le développement durable.
Notre but est d’apporter le savoir-faire afin que le projet soit pérenne, grâce à l’intervention de notre personnel, intégralement bénévole.
Nous sommes aidés par le Groupe Tractebel, qui en subventionnant nous permet d’analyser les projets, de les réaliser en les confiant aux compétences des spécialistes. L’intervention de Tractebel permet également d’obtenir du matériel à faible prix et de réaliser les projets humanitaires.

RÉALISATION DE PROJETS HUMANITAIRES DANS LE DOMAINE DE L’ÉNERGIE

L’utilisation de soleil, de vent, d’hydraulique, de biogaz ou de thermique est appliquée selon les facteurs géographiques.
Nous répondons d’abord à une volonté de la population locale. Chaque projet fait l’objet d’une étude préalable, suivie d’une réalisation complète, ainsi que de la formation des responsables à qui l’installation est confiée.
Nous réalisons des projets en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie.Par exemple, une mission a été réalisée en Mauritanie, à Ouadane, en plein désert. Aucune O.N.G. n’est intervenue.
Le travail a été fait en direct par les bénévoles, à la demande d’une équipe de médecins belges qui soignaient depuis six ans dans un dispensaire où la lumière était inexistante. Ils peuvent prodiguer des soins qui, jusqu’à ce jour, étaient impensables. Actuellement, cette équipe de médecins belges va régulièrement sur place.
Par l’apport de l’énergie, le rendement de cette structure médicale a décuplé. Les accouchements peuvent avoir lieu la nuit et les vaccins sont conservés. Désormais, il y a pérennité.
La formation a permis d’assurer la présence d’un infirmier local qui, en l’absence de médecins, peut soigner avec des outils qu’il n’avait jamais imaginé auparavant.
Ailleurs, en Mauritanie, l’eau est apportée par l’énergie générée par un groupe électrogène qui fonctionne quelques heures par jour seulement. Le projet consiste à le remplacer, à réhabiliter le réseau du village de Maata Moulana et assurer la continuité de l’apport en eau à la population. Ce projet est réalisé en synergie avec Aquassistance.
Dans la Cordillère des Andes, nous avons évalué un projet qui reflète la volonté locale et une capacité à poursuivre le développement grâce à une O.N.G. internationale. Dans ce cas-ci, cela consiste en l’apport d’une turbine hydroélectrique plus puissante, qui passerait de 20 à 60 voire 70 kW pour générer l’électrification et l’extension du réseau que demande le Village de Cortegana, à 3.500 m d’altitude. Pour arriver sur les lieux, le spécialiste a dû utiliser le seul moyen de locomotion disponible : le mulet …. La durée du trajet a été de 4 heures.
Au Nicaragua, une mission-conseil avait pour objet de résoudre le problème de sécurité d’un atelier de formation professionnelle. En effet, la cour de récréation est surplombée par une ligne à haute tension à 4 mètres au dessus du sol. Il a donc fallu redessiner complètement le tracé du passage de cette ligne. Ce qui sera réalisé dans la 2ème moitié de 2003.
Nous avons reçu, à un moment donné, une demande d’assistance des U.N.V. pour travailler dans les pays en voie de développement et tenter par des missions de conseil, d’apporter une réponse aux question de ces différents pays où le P.N.U.D. n’avait pas nécessairement la solution adéquate.
Nous avons ainsi réalisé trois missions : une aux Îles Galapagos qui a consisté à installer de l’énergie renouvelable par éoliennes car l’atmosphère est polluée par le CO² émis par les moteurs diesel. Nous nous sommes rendus compte en vérifiant les installations sur place qu’il existait un aspect beaucoup plus dangereux : le pétrole, qui est transbordé dans des conditions dangereuses, peut poser des problèmes énormes pour la faune et la flore de l’Archipel. Nous avons alerté tout le monde sur les dangers que cela présentait et avons proposé des solutions.

Au Honduras, nous avons apporté notre assistance au gouvernement local de Santa Rosa, ainsi qu’à une association de municipalités, Hamon, dans la formulation des recommandations techniques spécifiques pour leur plan stratégique d’électrification du réseau qui traverse le pays. Notre expert a remis les choses en place : la réalité ne concordait pas nécessairement avec le souhait des responsables locaux.
Un autre exemple est la Centrale de Comoro qui ne génère plus que la moitié de sa capacité installée, parce qu’à la suite du conflit entre l’Indonésie et les Indépendantistes du Timor Oriental, il y a eu émigration de cadres compétents. Il reste un travail important à faire au sein de la Centrale.
Il fallait un audit, qui a été réalisé par des spécialistes d’Energy Assistance. Les Nations-Unies ont accepté la solution proposée. Le Gouvernement norvégien a assuré financièrement la mise en place du projet.
Que les O.N.G. présentes à cette jounée de Colloque n’hésitent pas à faire appel à la compétence bénévole d’Energy Assistance au bénéfice de leur action.


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Eric FERONT.- revenant sur la notion de commerce équitable, M. VAN DE PUTTE s’est rendu en Colombie. Il y l’ exemple de Carrefour de Max HAVELAAR avec KAURI.
Le secteur (not profit) que je n’appellerai pas « non marchand » parce qu’il éveille les consciences. Le café Max HAVELAAR rentre dans les rayons de Carrefour qui ne s’est posé aucun problème car ce café n’entre que pour 8%dans son chiffre d’affaires.
Max HAVELAAR n’est pas un concurrent de Carrefour. Il existe des entreprises belges qui, derrière une asbl, développent une politique commerciale qu’elles n’osent pas avouer. Ce n’est pas bien car c’est mélanger les affaires et les activités désintéressées. Chacun doit rester à sa place.

Le représentant d’une ONG .- Sans doute, il existe une concurrence entre les sociétés de commerce. Mais les ONG essaient de faire participer des populations mises de côté par la concurrence et qu’on ne peut pas laisser ne pas vivre. Le secteur privé doit travailler sur un intérêt, une rentabilité et les ONG travaillent pour que les gens vivent de mieux en mieux.

Michel de LIGNE .- Effectivement, par l’activité d’une entreprise, une compétence se développe qui peut souvent être mise au service d’ ONG qui la répercutent au service des populations civiles.

Michèle GITS .- Le centre de coordination au développement est un espace international d’informations qui a pour objet d’éditer une base de données reprenant les divers éléments de la coopération formelle et informelle. Tout le monde reconnaît que cet outil est utile mais nous ne pouvons pas obtenir de l’aide pour le réaliser.

Christian DOAT.- Cette initiative est un effet très utile et l’ A I P E O est disposée à collaborer à ce projet.

Un délégué africain .- On ne doit pas opposer l’informel au formel. L’informel se développe par manque de structure mais est aussi une entreprise qui aspire à acquérir la technicité des entreprises formelles. Dans le cadre du partenariat, il faudrait associer les entreprises informelles.

Bernard de GERLACHE .- Personne ne s’oppose à ce que les populations démunies travaillent dans l’informel : c’est une question de survie. Mais là où l’informel devient plus désagréable c’est lorsque par exemple comme pour GECAMINE au Katanga, où les productions de cuivre sont tombées de 400.000 tonnes à 20.000 tonnes et qu’à côté de cela à peu près 200.000 tonnes sont faites par des creuseurs anarchiques qui se tuent entre eux pour avoir leur petit trou, qui meurent sous les éboulements qu’ils ont creusés eux mêmes. Ce secteur informel devient dangereux, d’autant plus qu’il est animé par des gens qui font du trafic et qui sont tout à fait informels dans leurs comptes.

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